Partie 1: Au Burkina Faso, en Afrique

Un petit pays au centre du continent

Je suis dans un groupe de huit jeunes hommes et jeunes femmes. Nous sommes au Burkina Faso en 2002, à Ouagadougou. Nous participons à un genre d'initiation culturelle au sein du royaume des hommes intègres. Il y a Mathieu, notre accompagnateur, moi-même, Karine, Mylène, Chantal et 3 autres filles. Notre maison est située un peu en marge du centre-ville. Un coin tranquille. 3 jours semaines, nous sommes jumelés à un organisme venant en aide aux enfants défavorisés. La croix rouge Belge, le cirque du monde et un ou deux autres. On nous fait visiter des gens et des lieux et, en somme, on a quand même beaucoup de temps libre.

Les journées sont chaudes, c'est l'été et, par chance, notre maison est remplis de coins d'ombres et nous avons un grand jardin avec pleins d'arbres. Nous parlons de tout et de rien et, durant les soirées, on va même sur le toit jouer aux cartes et observer la lune et les étoiles. Cependant, un soir, Mathieu commence à nous parler de choses un peu plus ésotériques. La présence dans le monde d'une Hiérarchie Spirituelle constituée du Christ, de Maîtres de la Sagesse et de disciples aux différents niveaux d'évolution. Bientôt, ceux et celles qui ne croient pas à ça ou qui s'intéressent plus aux beaux africains du cirque s'en vont leur chemin ailleurs, mais moi je reste, ainsi qu'une autre de mes compatriotes (Qui se désintéressera aussi des grands monologues de Mathieu après quelques soirées).

La plupart des informations dont parle Mathieu viennent des écrits de Benjamin Creme. Un sympathique Anglais qui travaille depuis plus de 30 ans (nous sommes au début 2000) à tenter de sensibiliser la population humaine à l'existence du royaume de Dieu version «concrète». Ce grand monsieur fait des conférences un peu partout dans le monde, tient un journal spirituel avec des bonnes nouvelles au lieu de mauvaises et prédit l'émergence dans le monde de Maitraya, le nouvel instructeur mondial pour l'ère du Verseau. Le travail de monsieur Creme ferait suite à celui d'Alice A. Bailey dans le début des années 1900 et à celui de Helena Blavatsky à la fin des 1800.

Maitraya, qui est en réalité le Christ, et les Maîtres de la Sagesse, tentent d'inspirer l'humanité à une plus grande fraternité et à un meilleur partage des ressources planétaires. Ils nous mettent en garde contre l'aspect auto-destructeur de notre civilisation. Si nous ne faisons rien pour changer le cours des choses, nous disparaîtront.

Cependant, notre grand Mathieu a le don de faire miroiter la brillance de la nouveauté dans ses «enseignements». Selon cette nouvelle spiritualité, un avenir radieux remplis de promesses et de joie nous attend si nous faisons les bons choix. Des soirées durant, j'apprends de nouvelles choses sur les extraterrestres, sur les anges, les sens et buts de l'existence et sur l'immortalité de l'âme. C'est vraiment grisant! Enfin de la nouveauté sur la spiritualité! Des éclaircissements sur la vie de Jésus, mais aussi sur les autres grands courants religieux. Le Bouddhisme, la réincarnation... Mathieu parle et parle et moi je suis fasciné par ces propos. Je lis un premier livre que ce dernier a apporté avec lui. Le pouvoir du moment présent, d'Eckhart Tolle.

J'écris à chaque jour des poèmes fortement influencés par mes nouvelles connaissances apportées par Mathieu. J'écris juste relation humaine, nouvelle ère et illusion un partout avec des rimes. Une vraie éponge mon mental... Je lis aussi un livre d'un américain diplomate qui raconte sa rencontre avec Maitraya, qui lui aurait demandé de l'aide et de toutes sortes de péripéties qui s'en était suivi.

J'apprends aussi que le spirituel n'est pas seulement réservé à certains grands êtres comme Jésus ou Bouddha. Qu'il y a différents degrés d'évolution et que ceux-ci sont partagés par des initiations. Toutefois, je ne vais pas entrer dans les détails ici, puisque j'ai eu passablement beaucoup de difficultés (que je rencontre toujours aujourd'hui) à me détacher de toutes ces histoires d'initiés 1-2-3-4-5. Cela peut rapidement devenir obsédant et, si vous voulez prendre le risque vous aussi de jongler sans cesse avec ces mathématique d'égo spirituel, eh bien allez-y sans moi (voir certains écrits de Benjamin Creme et d'Alice A. Bailey pour les téméraires).

Donc, durant les deux mois et demi qu'à duré mon périple au Burkina Faso, je ne fut pas seulement au mode de vie africain, mais aussi à celui d'une nouvelle lumière sur les pages des possibles sens à la vie!